La Marquise des ombres

Lu il y a une trentaine d'années cette "bio" d'une femme victime des hommes toute sa vie m'a bouleversée, à la fin du roman j'étais en larmes.

Avant toutes choses, je tiens à préciser que Marie-Madeleine d’Auvray m’était inconnue avant de découvrir ce livre.

Je vais davantage vous parler sur mon ressenti envers cette marquise, déjà elle a vécu quelque chose de terrible durant son enfance avec son professeur de dessins qui ne cessera de la hanter toute sa vie : ce qui engendra une certaine barrière entre elle et son mari Antoine Gobelin, bien qu’il ne sache rien même si, ce dernier lui donnera des enfants.

Ainsi, quand elle voit pour la première fois Jean-Baptiste de Sainte-Croix, un ami d’Antoine, elle succombe de suite à lui tant ils sont identiques et cela a l’air réciproque pourtant, Jean-Baptiste n’est pas fortuné mais, Marie-Madeleine subvient à ses besoins. Mais, aimant tout deux l’argent et le luxe, les dettes vont s’accumuler et donc, Jean-Baptiste n’hésitera pas à demander de l’argent pour lui à Marie-Madeleine pensant s’enrichir grâce aux placements effectués chez Penautier.

C’est à partir de ce moment-là que j’aurai eu envie que Marie-Madeleine se réveille, car naïve et trop amoureuse pour voir que ces deux hommes qu’elle aime d’une manière différente la manipule. Elle se soumet totalement à Jean-Baptiste qui rien qu’à la parole obtient tout d’elle et qui entraînera donc la distance avec sa famille et engendrera des crimes pour obtenir des héritages.

A travers cette biographie romancée, j’ai ressenti une certaine compassion pour Marie-Madeleine car quand elle avait de l’amour pour quelqu’un elle le donnait en toute confiance pourtant, pour la plupart d’entre eux, ils se sont révélés être des « ennemis ». Malgré cela, ça n’excuse pas ce qu’elle a fait envers sa famille bien que l’amour l’a rendu aveugle et surtout soumise.

Pour conclure, j’ai adoré ce livre qui dépeint une époque que j’apprécie et qui m’a fait découvrir Marie-Madeleine d’Auvray : un personnage inoubliable.

Réécriture romanesque de la vie de Mme de Brinvillers, ce roman ne m'avait pas convaincu à la lecture. Je ne comprenais pas l'admiration des autres personnages à l'égard de cette héroïne, qui me paraissait plus orgueilleuse et capricieuse que forte, se laissant mener par ses passions et manipuler par les hommes de son entourage.

Avec un peu de recul, il faut se rappeler que la femme à cette époque, même noble, n'a pas plus d'importance ou d'influence que sa dot, ou ses faveurs. De plus, la moindre rumeur sur son cas lui fait perdre instantanément toute considération. En réfléchissant à tout cela, l'on peut se dire qu'il est effectivement courageux de braver tout cela pour vivre une passion, même lorsqu'elle est ruineuse et destructrice. J'ai donc pardonné à la marquise de m'avoir tant agacée par son manque de clairvoyance et son orgueil.

La fin de cette histoire est très émouvante, et ne serait-ce que pour cela, le livre ne méritait pas de finir dans ma pile "Lu aussi". D'habitude je n'aime pas du tout le pathos, mais l'auteure a réussi à m'arracher des larmes à ce moment-là, et plus d'une fois. J'ai été touchée par sa retranscription des derniers instants de la marquise, et l'aura qu'elle a su lui donner. Et rien que pour ça, bravo !

Une biographie romancée et passionnante de la dangereuse marquise de Brinvillers. L'auteure nous emmène avec talent dans le chemin tortueux de cet esprit montrant la chute de cette aristocrate dont la vie a été marqué par la violence, la passion et la peur. Un bon moment de lecture qui nous montre l'envers du règne de Louis XIV et le début de l'affaire des poisons.